Sémiologie - Signes en rapport avec les principaux appareils

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Référencement des signes majeurs des principaux appareils du corps humain. Print

Sommaire

1. Introduction

Le terme de sémiologie vient du grec "séméion" qui signifie signe, et "logía", discours rationnel. Un signe est un phénomène visible ou exprimé qui traduit un processus physiologique, la lésion ou le trouble d'une fonction. Les signes sont des faits qui, ensemble, évoquent la maladie ; mais un signe n'est pas une maladie. La mise en évidence de tous ces signes (que l'on doit prouver systématiquement), aboutit à la mise en place d'un diagnostic. Il existe différents signes. Nous avons :

  • Les signes généraux (température, fatigue...)
  • Les signes focaux (délimités à une zone bien particulière)
  • Les signes physiques (que l'on révèle de nous-mêmes par l'observation, la palpation, des tests ...)
  • Les signes fonctionnels (ou subjectifs : non vérifiables par un autre signe clinique, que l'on ne peut pas mettre en évidence par nos propres moyens. C'est le patient qui nous décrit ces derniers par le biais d'un interrogatoire, d'une anamnèse, Ex : douleur).

Nous verrons ici une infime partie que représente la sémiologie dans son ensemble. Nous parlerons plus particulièrement des anomalies anatomiques, suivie des anomalies de répartition, pour enfin voir des différents signes en rapport avec les principaux appareils - ORL.

2. Signes en rapport avec les principaux appareils

2.1. Signes généraux

Les signes généraux traduisent un état général de l'organisme, témoignent de la santé globale de l'individu.Dans les altérations de l'état général (AEG), on trouve :

  • Asthénie : sensation de fatigue
  • Anorexie : correspond à la perte ou une diminution de l'appétit.
  • Amaigrissement : il se traduit par une perte de poids. Lorsque l'on perd la moitié de son poids, on parle de cachexie.

Ces AEG peuvent survenir dans une multitudes de circonstances :

  • Psychique : dépression, anorexie mentale, grandes maladies mentales
  • Organique : cancer, tuberculose, hyperthyroïdie, diabète ...

2.2. Signes ORL

2.2.1. Au niveau du nez

C'est la Rhinorrhée : qui correspond à un écoulement liquidien à partir des fosses nasales qui peut être soit antérieur par les narines, soit postérieur vers le pharynx. Une rhinorrhée est en général séreuse au début puis purulente par la suite. Elle peut être due à une allergie, une infection virale. Suivant la nature de l'écoulement, on trouve :

  • Les écoulements séreux : clairs, eau
  • Les écoulements purulents : morve
  • Epistaxis : il s'agit d'un écoulement de sang.

2.2.2. Au niveau des yeux

Larmoiement initialement clair ou séreux et secondairement purulent. Peut être dû à une inflammation de la conjonctive par des corps étrangers, allergies, infections ...

2.2.3. Au niveau des oreilles

  • Otorrhée : il s'agit d'un écoulement de liquide séreux puis purulent par les oreilles qui amène à des otites perforées.
  • Otalgie : correspond à une douleur au niveau de l'oreille.

2.2.4. Au niveau de la bouche

  • Dysphagie douloureuse : signifie un mal de gorge du à une infection, virus, bactéries, ...
  • Trouble de la déglutition : fausse route. Tous les personnes ayant des troubles de la déglutition doivent être nourries par une sonde gastrique pour survivre.

2.3. Appareil digestif

2.3.1. Dysphagies

Il s'agit d'une difficulté à effectuer la déglutition voire une totale impossibilité. Il existe en général 2 raisons pour expliquer ces dysphagies :

  1. Pathologies infectieuses : des amygdales = angines, des muqueuses du fond du pharynx = pharyngite, qui amènent à des dysphagies douloureuses.
  2. Dysphagies indolores : il s'agit d'une notion d'accrochage au passage des aliments. Pour les aliments secs et solides il peut y avoir des obstacles sur la hauteur de l'oesophage = cancer de l'oesophage ou rétrécissement de l'oesophage acquis car inflammation = oesophagite. Lorsque le phénomène est chronique, la portion de l'oesophage située en amont se dilate, constitue un méga oesophage dans lequel les aliments déglutis s'accumulent.

2.3.2. Vomissements

Le vomissement est un signe objectif. C'est un rejet de liquide bilio-alimentaire, avec effort de contraction. Cela est douloureux. Il est toujours déclenché par des centres végétatifs. Les centres réflexes du vomissement sont situés dans la substance réticulée dans le tronc cérébral. Les vomissements peuvent survenir dans une multitude de circonstances psychiques, douleur (grosse), métaboliques (ex : intoxication au monoxyde de carbone), la fièvre, des causes purement digestives (gastriques ou intestinales).

Remarque : le foie ne provoque pas le vomissement mais y joue un rôle.

On trouve bien sûr plusieurs types de vomissements possibles :

  • Contenu strictement alimentaire.
  • Contenu biliaire = vomissements bilieux = jaune-vert.
  • Vomissement fécaloïdes = noirs avec une odeur fécaloïde = symptomatique des occlusions.
  • Vomissement de sang = hématémèse = sang rouge, induit soit par une rupture de varice oesophagienne, soit un ulcère de l'estomac. Les volumes de sang perdu sont importants.

2.3.3. Régurgitations

C'est un signe objectif d'un rejet alimentaire mais contrairement au vomissement, il se fait sans effet de contraction. Ces régurgitations surviennent dans 2 contextes majeurs :

  1. Chez les enfants : l'immaturité et la faiblesse du muscle cardia du nourrisson donne des reflux.
  2. Chez les adultes : c'est exceptionnel, et cela est du à un obstacle oesophagien (souvent un cancer), qui traduit un méga oesophage et donc des régurgitations se manifestent lorsqu'on se baisse.

2.3.4. Eructation

Il s'agit d'un signe objectif. C'est le fait d'avoir des rôts. On rejette de l'air. Lors de la déglutition, on avale de l'air qui constitue la poche à air de l'estomac. Cela traduit toujours une augmentation du nombre de déglutitions avec une hyper salivation, elle-même secondaire à une nervosité, anxiété, prothèse dentaire,... L'éructation est définie comme un excès de déglutition. Il ne s'agit pas une pathologie.

2.3.5. Hyper sialorrhée

Il s'agit d'un signe objectif, d'un excès de salivation ; on est toujours en train de déglutir.

2.3.6. Asialie

L'inverse de l'hyper sialorrhée, c'est l'absence ou la pauvreté de salivation; bouche sèche (plus fréquent que l'hyper sialorrhée). Cela peut être du à la peur, aux neuroleptiques, à l'âge (on perd de la salivation par fibrose des glandes salivaires).

2.3.7. Flatulences

C'est l'émission de gaz par l'anus. Il s'agit de gaz fermentatifs, d'origine colique bactérienne de la flore intestinale. Dans cette flore, on trouve 3 types différents :

  1. Flore anaérobie qui donne de l'acide lactique
  2. Flore de putréfaction qui donne l'odeur.
  3. Flore méthanogène qui donne du méthane.

2.3.8. Ballonnement

Il s'agit d'un signe objectif, et d'une augmentation du volume de l'abdomen, par la concentration de gaz coliques dans le côlon transverse. Ce gonflement est essentiellement postprandial et n'a aucune valeur pathologique.

2.3.9. Pyrosis

C'est une douleur rétro sternale ascendante, à point de départ épigastrique, à type de brûlure et s'accompagnant parfois de petites régurgitations. C'est le signe de reflux gastro-oesophagien, très fréquent, le plus souvent lié à une anomalie de la continence du sphincter inférieur de l'oesophage qui est normalement étanche, hermétique.

2.4. Troubles du transit

2.4.1. Constipation

Elle repose sur 2 critères majeurs : la fréquence des selles et la consistance de ceux-ci. Les selles durs reposent sur un temps de séjour dans le côlon anormalement élevé. Et comme le côlon absorbe l'eau des selles, ce séjour trop long rend les selles sèches et durs, et donc définit la constipation. Elle est favorisée et provient de plusieurs sources différentes :

  • Alimentation pauvre en résidus, pas assez de fibres, de légumes, de fruits
  • Chez les femmes = phénomène hormonal lié à la progestérone
  • Des gens qui ont un côlon trop gros ou trop long = mégadolichocôlon. (Opération possible en cas extrême).
  • Le manque d'activité
  • Un obstacle réel sur le côlon (cancer du côlon)

La constipation n'est pas un signe toujours pathologique, mais elle a des conséquences à long terme qui elles, sont pathologiques (hémorroïdes, colopathie, diverticuloses, fécalome...).

Cas particulier : la dyschésie. Il s'agit d'une fausse constipation : le transit et les selles sont normaux. Les selles descendent dans l'ampoule rectale mais ne déclenchent pas le réflexe de défécation. La sensibilité rectale est diminuée. La dyschésie conduit à l'incontinence chez les personnes âgées.

2.4.2. Diarrhée

Tout comme la constipation, elle repose sur la fréquence des selles et leur consistance. Il existe donc plusieurs catégories :

  • Selles molles dues à des diarrhées motrices : cela correspond à une diminution du temps de transit (chez l'adulte 24 à 48h, chez le nourrisson 7h) donc plus de réabsorption de l'eau au niveau du côlon. Ceci est plus fréquent dans les colopathies (= passe de la diarrhée à la constipation), dans les gastro-entérites.
  • Selles exclusivement liquides : il n'y a que de l'eau, voire du sang et des fragments de muqueuse intestinale : il s'agit là d'un syndrome dysentérique.
  • Diarrhées particulières :
    • Stéatorrhée : selles avec des graisses, des gouttelettes d'huile sur l'eau des toilettes ou selles brillantes, pâteuses et volumineuses ou couleur noire. Cela peut être du à une diminution de l'absorption des graisses car elles ne sont pas digérées par absence d'enzyme pancréatique.
    • Créatorrhée : selles avec des protéines, on est en présence d'une odeur spécifique due aux radicaux des acides aminés attaqués par les bactéries qui donnent des molécules aromatiques azotées qui ont une odeur particulière.
    • Rectorragies = émission de sang rouge en dehors ou pendant des selles normales qui traduit un saignement bas.
    • Moelena : le sang digéré a une origine haute (estomac ou oesophage). Les selles sont noires, molles avec une odeur spécifique (car le sang est plein de protéines).

2.5. L'appareil cardio-vasculaire

La fréquence cardiaque se mesure au repos. Elle est comprise en moyenne, entre 60 et 80 batt/min. Suivant les personnes, leurs morphologie, leur activité, cette fréquence ne sera pas la même. Lorsqu'on observe des variations de cette fréquence, nous pouvons alors définir plusieurs anomalies possibles :

2.5.1. Tachycardie

La fréquence cardiaque est supérieure à 90 batt/min. Si la fréquence devient supérieure à 120 batt/min, on aura alors un flutter, qui correspond à une vibration de forte fréquence et le pompage devient difficile. Les causes peuvent être psychogène, émotionnelle, sinusale car le départ du rythme se fait du noeud sinusal. Dans l'extrême, si la fréquence dépasse 140 batt/min, le coeur devient complètement défaillant, il n'a plus le temps de se remplir, c'est l'arrêt cardiaque.

2.5.2. Bradycardie

La fréquence cardiaque est inférieure à 50 batt/min. La cause est strictement cardiaque et pathologique, au niveau du tissu nodal. Il n'y a pas de bradycardie d'origine parasympathique.

2.5.3. Arythmie

La fréquence cardiaque a une irrégularité perceptible. Le cas le plus classique est l'extrasystole. La plupart est physiologique, présente en général chez un sujet anxieux.

2.5.4. Collapsus

Cela correspond à un état de choc, à un état pathologique au cours duquel la pression artérielle est inférieure à 6 mmHg en permanence (normalement la pression est de 12 mmHg). Donc la pression diminue, les centres bulbaires (médullo-surrénales et sympathique) déclenchent une tachycardie, le débit augmente et les centres bulbaires (médullo-surrénales et sympathique) déclenchent également une vasoconstriction partout sauf au niveau des organes vitaux (organes dont le fonctionnement est continu et dont l'arrêt entraine la mort immédiate). Cette vasoconstriction arrête les fonctions digestives, rénales. La peau devient froide, pâle, marbrée de bleu du au fait de l'absence de sang oxygéné.

Remarque : dans ce cas de figure tout le sang va dans le cerveau, les poumons et le coeur pour stabiliser la pression artificielle. En résumé, les signes du collapsus sont : pâleur, froideur, anurie, tachycardie et hypotension.

Les causes principales d'un collapsus sont :

  • l'arrêt du tonus vasculaire du fait d'une paralysie des vaisseaux
  • une diminution du volume sanguin (hémorragie...)
  • une diminution du débit cardiaque ou son interruption.

2.5.5. Palpitations

Il s'agit d'un signe subjectif. On ressent ses propres battements cardiaques (chose que normalement on ne sent pas), lié le plus souvent à de l'angoisse, de l'anxiété. Les palpitations s'associent souvent à une tachycardie.

2.6. L'appareil respiratoire

2.6.1. La toux

La toux est déclenchée par le centre de la toux situé dans le noyau neurovégétatif de la substance réticulée du bulbe rachidien ou par l'asthme. Elle provoque l'expiration forcée contrariée par un bronchospasme, ce qui provoque une augmentation des pressions. La toux a pour but d'évacuer le mucus bronchique produit en excès lors des infections des bronches. Il existe 3 types de toux :

  • La toux productive : il s'agit d'une toux grasse, avec accumulation de mucus et la présence d'expectoration qui peut être claire ou purulente dans des infections bronchiques bactériennes : bronchites.
  • La toux sèche : elle correspond à une touxnon-productrice, irritative. Elle est totalement dépourvue d'expectoration, et elle est due à une hyperactivité des récepteurs bronchiques, ou une inflammation d'origine non bactérienne (asthme, ...).
  • L'hémoptysie : c'est un rejet de sang par les voies aériennes au court d'un effort de toux généralement. Elle peut être due à des causes traumatiques ou non traumatiques ( Mucoviscidose, Bronchite aigüe,...).

2.6.2. Troubles de la fréquence respiratoire

  • Dyspnée : il s'agit d'une fréquence respiratoire anormale. Mesurée au repos, elle est en moyenne de 20 à 40 /min. Dans les anomalies de cette fréquence, on trouve :
    • Polypnée : qui correspond à l'augmentation de la fréquence respiratoire. Elle devient supérieure à 60 cycles/min au repos. Elle peut être due à de l'anxiété, une défaillance cardiaque, ...
    • Bradypnée : qui correspond à la diminution de la fréquence respiratoire. Elle devient inférieure à 20 cycles/min. La cause est essentiellement neurologique.
  • Apnée : correspond à une pause respiratoire. Les causes sont essentiellement neurologiques et surviennent par exemple chez le nourrisson (souvent mortel), lors du sommeil de l'adulte (ronflement, (dépression, sommeil non réparateur),...).

Des troubles de la fréquence respiratoire peuvent amener à des troubles de l'hématose. Il s'agit d'une anomalie dans la teneur en 02 et CO2. Quand l'02 diminue, on parle d'hypoxie. Les signes sont la cyanose (coloration bleutée des téguments), et lorsque le CO2 augmente, on parlera d'hypercapnie. Les signes sont des troubles de la conscience.

2.7. L'appareil urinaire

2.7.1. La Quantité

  • Polyurie : il s'agit d'une augmentation du volume d'urée (> 2L par 24H). Cela entraine souvent un nombre de mictions augmenté. On aura plusieurs causes possibles :
    • Diabète sucré : il y a augmentation de la glycémie. (< 1,40g). Normalement, tout le glucose filtré est intégralement réabsorbé au niveau des tubules. Or, pathologiquement, la quantité de sucres filtrés est supérieure à la quantité maximale qui peut être réabsorbée, il y a donc glycosurie. Celle-ci entraine une pression osmotique dans les tubules qui perturbe la réabsorption de l'eau. Cette eau non réabsorbée constitue la polyurie.
    • La protéinurie : les protéines ne passent pas à travers la membrane glomérulaire, et donc sont absente dans les urines ; pathologiquement, lorsque cette membrane est altérée, les protéines traversent, vont dans les urines, cela crée une pression osmotique et donc il y a polyurie.
    • Diabète insipide : Cela correspond à l'effondrement de la libération d'ADH (neuro sécrétion libérée par la post hypophyse). Elle agit en augmentant la réabsorption tubulaire de l'eau, donc en son absence, il y a polyurie. Dans certains cas, la polyurie est la conséquence d'une soif intense, toujours psychique, c'est la potomanie.
  • Oligurie : c'est la diminution du volume des urines ; il devient inférieur à 200 cc/24H. Les causes sont toujours rénales. Elles sont dues à une diminution de la production de l'urine par les reins.
  • Anurie : correspond à l'absence d'urine. La cause est exclusivement rénale, les reins constituent une insuffisance rénale. Le sujet ne peut survivre que soit avec une greffe soit des dialyses à répétition.

2.7.2. La Qualité

  • Pyurie : c'est la présence de pus dans les urines (le pu est du à une infection bactérienne). Les urines sont troubles, opaques, lactescentes.
  • Hématurie : c'est la présence de sang dans les urines. Les urines sont donc rouges ou rosées.Les causes peuvent être des calculs, des lésions rénales, des cancers au niveau de la vessie, ...
  • Ictère cholestatique : Le foie ne peut plus éliminer la bilirubine dans le tube digestif, elle reflue dans le sang d'où elle passe dans les urines qui seront alors de couleur brune foncée.

2.7.3. Troubles de la miction

Les centres de la miction sont dans la substance grise de la moelle sacrée. Il existe plusieurs anomalies, plusieurs troubles de la miction :

  • Pollakiurie : C'est l'augmentation de la fréquence des mictions mais sans augmentation de la diurèse, du volume des urines. A chaque miction, le volume émis est donc très faible. Cela vient toujours de la vessie soit parce qu'elle est irritée lors d'une infection urinaire (cyctite) soit une vessie de lutte, due à l'adaptation à un obstacle.
  • Dysurie : Le volume des urines des 24H est normal, mais le jet est faible. L'urine sort à basse pression, ce qui traduit une augmentation du temps de miction. Cette dysurie est toujours secondaire à un obstacle urétral, une augmentation de la prostate ou plus rarement, à une anomalie du sphincter.
  • Rétention urinaire : Secondaire à un obstacle complet sur l'urètre soit par non ouverture du sphincter soit par augmentation du volume de la prostate. L'urine s'accumule dans la vessie qui se distend et celle-ci constitue un globe vésical qui se traduit par une douleur et une augmentation de volume sus pubien.

2.8. Système nerveux

2.8.1. Troubles de la motricité

  • Parésie : il s'agit d'une diminution de la force musculaire lors de l'exécution volontaire d'un mouvement.
  • Paralysie : il s'agit ici de la totale impossibilité à effectuer tout mouvement volontaire. Les signes de ces troubles sont toujours focaux, localisés. Le muscle paralysé peut être mou, on parlera alors d'une paralysie flasque, ou dur, et on parlera d'une paralysie spastique. Suivant la zone anatomique atteinte, on pourra définir :
    • Des hémiplégies : les troubles de la commande volontaire touchent le membre supérieur, le membre inférieur et le tronc, du côté controlatéral à l'atteinte cérébrale ; la moitié de la face du côté homolatéral à l'atteinte.
    • Des paraplégies : c'est la paralysie plus ou moins complète des deux membres inférieurs.
    • Des tétraplégies : paralysie des quatre membres causée généralement par une lésion de la moelle épinière . Elle peut être complète (absence totale de sensibilité et de motricité), ou incomplète (persistance d'une sensibilité ou d'une motricité volontaire).

Remarque : La paralysie des deux membres supérieurs sans l'atteinte des membres inférieurs n'est pas possible car à l'endroit de la moelle où passent les fibres nerveuses pour le bras passent aussi les fibres nerveuses pour les membres inférieurs (A moins de considérer deux lésions latérales à la moelle épinière).

  • Hypotonie : correspond à une diminution ou abolition du degré de contraction des muscles au repos, elle est toujours centrale (cerveau) donc globale, généralisée. Cette hypotonie apparaît dans les pathologies du cervelet ou lors des troubles de la conscience.
  • Hypertonie : correspond à l'inverse de l'hypotonie, il s'agit d'une augmentation de la contraction des muscles au repos.
  • Ataxie : c'est la difficulté à exécuter des mouvements volontaires par un trouble de la coordination des groupes musculaires. On effectue des gestes hésitants, maladroits, qui manquent de précision. Du essentiellement à une origine cérébelleuse.
  • Akinésie : c'est la diminution ou abolition des gestes automatiques qui accompagnent les mouvements volontaires.
  • Myoclonie : cela correspond à des secousses musculaires brèves et à répétition.
  • Tremblements : oscillations de petite amplitude et de grande fréquence. Ils sont globaux, généraux et permanents.
  • Fatigabilité musculaire : le tonus musculaire et les mouvements volontaires sont normaux mais la répétition du mouvement crée une diminution progressive de la force qui aboutit à un arrêt du mouvement, impose un repos, après quoi la force réapparait.
  • Trouble de l'équilibre : c'est l'impossibilité à tenir une position érigée sans oscillation ou chute.

2.8.2. Troubles de la sensibilité

  • Hypoesthésie/anesthésie : Cela correspond à une diminution (hypoesthésie) ou une abolition (anesthésie) de la sensibilité d'un territoire donnée, au niveau de la sensibilité épicritique ou protopathique, de la chaleur.
  • Paresthésie : Il s'agit d'un signe subjectif. Il y a sensation spontanée en dehors de toute stimulation (fourmillement, picotement, sensation de courant chaud ou froid...). Dans tous les cas, cela est toujours désagréable.
  • Allodymie : correspond à une hypoesthésie douloureuse. Une stimulation légère n'est pas ressentie comme telle mais au contraire, est très douloureuse.
  • Névralgie : Il s'agit d'une douleur sur un territoire d'un nerf ou d'une racine donnée.

2.9. Organes des sens

2.9.1. Les yeux

  • Myosis : la pupille diminue son diamètre. Ceci est normal en pleine lumière, l'iris se contracte.
  • Mydriase : la pupille augmente son diamètre. Ceci est normal dans l'obscurité, l'iris se dilate.
  • Cécité : cela correspond à la perte totale et bilatérale de la vision. C'est une pathologie rétinienne.
  • Diminution de l'acuité visuelle : le sujet perçoit la lumière, les formes globales des objets qu'il fixe, mais ne parvient pas à en produire une image nette.
  • Amputation du champ visuel : l'acuité visuelle normale, mais le sujet ne perçoit plus les formes dans une portion de leur champ visuel. On peut avoir des quadronopsies ou des hémianopsies.
  • Anomalies de perception : Il existe différentes anomalies :
    • Phosphènes : on perçoit des petites étoiles mobiles devant les yeux.
    • Scotomes : on perçoit des tâches noires mobiles devant les yeux.
  • Diplopie : cela correspond à une vision double due à des troubles de l'accommodation qui concernent soit les muscles oculomoteurs, soit les centres de l'oculomotricité dans le bulbe.
  • Mystagmus : il s'agit d'un mouvement de déviation des globes oculaires qui se décompose en deux temps : une déviation latérale lente puis un retour rapide. Cela est physiologique dans la poursuite oculaire, mais pathologique quand il survient au repos.

2.9.2. Les oreilles

  • Surdité : correspond à l'absence totale de perception auditive au niveau d'une oreille.
  • Hypoacousie : il s'agit de la diminution de l'acuité auditive.
  • Acouphènes : c'est le bourdonnement d'oreille permanent et correspond à un signe subjectif.
  • Vertiges : c'est un signe subjectif. On a une sensation rotatoire qui se fait soit dans un sens précis, soit dans un sens variable. Le sujet tourne ou les objets tournent. Un vertige est incompatible avec la position couchée.

Remarque : un vertige n'est pas un trouble de l'équilibre !

2.9.3. Le nez

  • Anosmie : cela correspond à la perte de l'odorat.
  • Cacosmie : le sujet perçoit que de fausses odeurs ; le sujet perçoit de mauvaises odeurs qui n'existent pas.

2.9.4. La langue

  • Agueusie : c'est la perte du goût.

2.10. Anomalies des fonctions supérieures

2.10.1. Perte de la parole

Le sujet ne peut plus parler. Il existe plusieurs cas possibles :

  • Anarthrie : le sujet veut s'exprimer, a le sens des mots mais ne peut pas les prononcer. Cela traduit souvent des pathologies cérébelleuses ou du tronc cérébral. Les personnes atteintes savent tout de même lire, écrire et comprennent les mots.
  • Aphasie : c'est l'impossibilité neurologique à la production de la parole alors que l'organe de la phonation est normal. Il existe deux types d'aphasie :
    • Aphasie de Broca : le sujet est incapable de retrouver les phonèmes du mot qu'il veut exprimer. Il comprend les mots, sait lire et écrire.
    • Aphasie de Wernicke : c'est la perte du sens du mot. Le sujet reconnait les objets mais ne sait pas lire, ni écrire et ne comprend pas les mots. Le sujet est capable d'exprimer des mots mais de façon incohérente car ne sait plus lier le sens des mots à leur son.

12.10.2. La mémoire

  • Amnésie : cela correspond à la perte de la mémoire. Lorsque l'on perd la mémoire immédiate, on parle d'amnésie antérograde, et lors d'un perte des souvenirs anciens, on parle d'amnésie rétrograde.

2.10.3. Troubles de la vigilance

  • Obnubilation : il y a un manque de réaction à ce qu'il se passe. Le sujet répond aux questions, il est dans un état de somnolence : il est ralenti, pas attentif. La mémoire, le sens des mots, le sens des choses et la motricité sont intactes. Il réagit mais de façon inadéquate.
  • Syncope : c'est une perte de la réactivité pendant quelques minutes, un arrêt et début vif, de durée courte, s'arrête d'un seul coup.
  • Coma : il s'agit d'une syncope mais qui dure plus longtemps. C'est une perte de la réactivité prolongée au delà de quelques minutes. Le sujet n'a aucune activité autonome, ni psychique, ni motrice. Le sujet est donc inerte. Il existe plusieurs types de comas :
    • Coma I : léger, réaction à des stimulations auditives fortes ou légères.
    • Coma II : faible réactivité à une stimulation franchement douloureuse.
    • Coma III : pas de réaction, l'électro-encéphalogramme est plat = coma profond ou dépassé.

2.10.4. Troubles de l'humeur

  • Dépression : c'est un état permanent qui associe : une diminution de tous les désirs (appétit, sexe, fonction sociale,...), abrasion du plaisir, dépréciation de soi (perte de la perception de son propre pouvoir), troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie), douleur morale, conduite au suicide. La maladie dépressive est un état perpétuel dépressif indépendant de l'environnement extérieur et est pathologique.
  • Maniaque : c'est un état d'optimisation de soi avec un état euphorique et une hyperactivité. Cela peut durer plusieurs jours et aboutir à une maladie maniaco-dépressive ou cyclotimie, qui est un cycle oscillant entre le "haut" et le "bas".
  • Démence : c'est un trouble de la reconnaissance, le sujet perd son vocabulaire, ne reconnait plus les gens, les lieux, les objets, ...

2.10.5. Inclassables

  • Apraxie : c'est l'impossibilité à exécuter des gestes élaborés dont la finalité est pourtant comprise. Le cortex marche normalement, la personne connaît le sens des choses mais n'arrive pas à faire les mouvements. Le sujet comprend le sens des mots, mais a une motricité volontaire non maitrisée.
  • Hallucination visuelles, auditives ou olfactives : cela correspond à la perception spontanée à laquelle le sujet ne rattache aucune signification. Au minimum, les hallucinations peuvent être simples (tâches lumineuses, bruits incompréhensibles, odeurs inconnues), ou au maximum, les hallucinations sont organisées, complexes (scène, musique). Quelque soit le type de l'hallucination, le sujet a un sentiment d'étrangeté par rapport au ressenti, c'est une source d'extrême angoisse. Le sujet est un spectateur sidéré.
  • Délires : cela touche la signification, le sujet adhère au signifiant et agit en conséquence. Le sujet imagine des situations qu'il interprète sans lien avec la réalité et qui vont le conduire à des comportements inappropriés.

Remarque : l'halluciné souffre de troubles neurologiques. Le délirant souffre de troubles psychiatriques.

Commentaires (2) - du plus récent au plus ancien

  • Le Terminator a écrit, le 2019-12-07 02:21:17 Répondre

    C7 merveilleux ????????????????

  • daniva a écrit, le 2010-03-01 23:39:53 Répondre

    c'est trop génial ce site! merci


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